Jusqu’à tout récemment, la population générale avait tendance à croire qu’une femme ne pouvait être l’auteur de comportements sexuels coercitifs. Tandis qu’il est difficile d’identifier les éléments ayant pu alimenter cette croyance, il est possible que celle-ci soit associée à des conceptions erronées concernant les comportements féminins (exemple : une femme est rarement violente, elle est plutôt la cible de violences) et/ou les agressions sexuelles (exemple : une agression sexuelle consiste en un viol, cela implique nécessairement une pénétration vaginale pénienne). Cependant, la recherche a mis en évidence ces dernières années que les femmes sont aussi capables de commettre des infractions sexuelles (exemple : attouchements), seules ou avec un partenaire, parfois sous la contrainte et d’autres fois de leur propre initiative. Qui sont donc ces femmes ? Dans le cadre de cet entretien avec Jean-Pierre Bouchard, c’est à cette question qu’Alexandre Gauthier, Ingrid Ménard, Tamsin Higgs et Jonathan James tentent de répondre, en abordant : les fausses croyances entourant cette forme de délinquance et leurs impacts sur les taux de prévalence ; le profil type de la délinquante sexuelle, en distinguant celles qui agissent seules de celles qui agissent avec un partenaire ; et les principaux modèles explicatifs de cette forme de délinquance. Les chercheurs terminent en présentant les principaux paramètres à prendre en considération dans la prise en charge de ces femmes dans un contexte thérapeutique.

Until recently, the general population tended to believe that a woman could not be the perpetrator of coercive sexual behavior. While it is difficult to identify what may have fueled this belief, it may be associated with misconceptions about female behavior (example: a woman is rarely violent, but rather the target of violence) and/or sexual assault (example: a sexual assault is rape, which necessarily involves penile vaginal penetration). However, research in recent years has shown that women are also capable of committing sexual offenses (example: touching), alone or with a partner, sometimes under duress and other times on their own initiative. Who are these women? During this interview with Jean-Pierre Bouchard, Alexandre Gauthier, Ingrid Ménard, Tamsin Higgs, and Jonathan James attempt to answer this question by addressing: the false beliefs surrounding this form of delinquency and their impact on prevalence rates; the typical profile of female sexual offenders, distinguishing between those who act alone and those who act with a partner; and the main explanatory models of this form of delinquency. The researchers conclude by presenting the main parameters to be considered in the management of these women in a therapeutic context.